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De l'acceptation du passage à vide

En ces périodes parfois pénibles de fin d'année, le vide nous blesse et nous oppresse, il nous rappelle notre situation et ce qui constitue pour certains la période dite des "fêtes" devient pour d'autres, une période de douleur et de solitude. C'est le cas notamment pour ceux qui sont isolés, ceux qui ont perdu des êtres chers, ceux qui sont loin de leur famille ou sans famille, pour ceux-là le vide cogne plus fort encore et résonne à l'intérieur.


La vie n'est parfois pas aussi simple et douce que nous le souhaiterions, elle nous éprouve, nous épuise et met nos nerfs à rudes épreuves. Il est des moments où nous nous sentons fatigués, déprimés et où nous avons des passages à vide. Dans ces moments, on entend souvent les mêmes conseils, "reprend- toi en main, "pense à tout ce que tu as", " dis toi qu'il y a plus malheureux", " fixe-toi des objectifs", " fais du sport" et bien d'autres encore... Cependant, parfois il nous est impossible d'entendre ces conseils et de réagir, nous n'avons pas la force ni l'énergie de nous battre et de ce fait, nous culpabilisons et nous nous sentons encore plus mal. Et si la solution ne résidait que dans l'acceptation?




Accepter ce qui est pour ne pas s'épuiser.


Lorsque vous êtes déprimé(e), fatigué(e) et que tout vous semble négatif, certes il vous est conseillé le plus souvent de vous reprendre en main. Pourtant, cela peut paraître insurmontable car se réveiller et affronter la journée constitue déjà un effort pour votre esprit las et déprimé. La solution n'est peut être pas dans le fait de se démener mais, dans un premier temps, dans l'acceptation.

Et si vous acceptiez cet état? si vous acceptiez d'être un peu triste et un peu sombre? Si vous preniez le temps de "digérer" cet état, de laisser passer l'orage? Si vous vous laissiez tranquille, ne serait-ce que pour ne pas vous épuiser davantage.

Préservez-vous et soyez doux(ce) avec vous; La recherche permanente du bonheur ou de la "meilleure version de soi" est un merveilleux moteur mais elle semble parfois éloignée de notre état et de nos possibilités. Dans ces circonstances, il est utile de laisser faire, de prendre le temps de "prendre le temps", de laisser cet état être, de laisser s'exprimer ce qui ne va pas.

Accepter ce qui est pour se comprendre...


Accepter d'être mal c'est aussi s'écouter, se donner du temps et de l'attention bienveillante, c'est reconnaître que quelque-chose ne va pas, que nous ne savons pas forcément quoi mais que nous ne sommes pas en pleines possessions de nos moyens. Cet état de déprime, de tristesse, de panique ou d'angoisse est sans doute la manifestation d'un besoin plus profond. Et si vous vous laissiez le temps pour ressentir cet état (sans tomber dans le masochisme bien entendu), et preniez le temps de vous demander à quoi il vous renvoie, ce qu'il réveille en vous? Peut être renvoie t-il à une blessure ancienne que vous aviez enfouie? Peut être est ce l'inconfort actuel d'une situation que vous vivez et que vous ne supportez plus ? Peut être que vous pensiez supporter un état de fait qui vous dépasse désormais? Cela peut également être une manifestation physique de la charge mentale que vous ressentez et que vous accumulez sans prendre le temps de vous écouter. Quelle que soit la cause, accepter d'être "en retrait" c'est se permettre aussi de s"écouter et de prendre conscience de ce qui ne va pas.


Accepter ce qui est pour mieux voir... Lorsque l'on est dans le mouvement et le remplissage permanents, il ne reste plus de place pour voir et entendre ce qui est, tout est flou et nous sommes dans le brouillard.


Pour ne pas penser et oublier, nous faisons du remplissage et comblons tous les espaces vides, celui du temps ( avec un agenda fourni), de l'entourage (avec la recherche constante de la présence d'autrui ), du bruit ( en mettant la télévision, la radio, la musique mais jamais de silence), des stimuli et des activités qui s'enchaînent. Un peu comme une mer agitée avec des remous, vous ne voyez que la terre tournoyer et une couleur marron et indéfinissable vous envelopper sans que vous puissiez en définir les limites. Et, ce n'est que lorsque vous laissez la mer se calmer, la terre se déposer au fond, vous pouvez enfin voir à travers la transparence de l'eau, tout ce qui se cache sous la surface.




Prenez le temps de laisser votre "mer" se reposer et vos terres intérieures se déposer.

Si vous vous sentez dépassé(e), surmené(e), laissez vous aller et donnez vous du temps, le temps qu'il faudra pour accepter ce qui vous entoure, le laisser se déposer et enfin y voir clair. Le remplissage n'est pas la solution à tous nos problèmes, il les masque parfois sans les traiter ou les laisser s'exprimer. Accepter le vide, c'est accepter de laisser et laisser passer les événements, c'est laisser mourir ce qui n'a plus lieu d'être et laisser de la place.

Accepter qu'il y ait des périodes de blocages et de chaos, c'est se donner la chance du renouveau, car c'est de ces obstacles que naîtront l'inattendu et le possible. Vous ne pouvez pas tout contrôler, ainsi si vous ressentez un passage à vide, soyez clément(e) avec vous-même et donnez vous du temps pour accepter ce mal être, pour identifier ce qui mérite d'être changé, de partir, ou d'être abandonné. Il ne peut avoir de solution rapide, ou de remède miracle, surtout lorsqu'on se sent affaiblie, déboussolé(e) et seul(e).

L'observation et l'acceptation de votre état vous permettra de voir clair, d'identifier les points de blocages et les "noeuds" qui vous oppriment. Vous apporterez peut être des changements à des choses extérieures à vous : tel votre environnement, votre entourage, vos relations, vos activités, vos habitudes, votre travail... mais peut être apporterez vous des changements en vous-même sur vos perceptions, vos idées reçues, vos idéaux et vos objectifs.

Le changement viendra de vous, de votre vision modifiée, d'un regard neuf, d'un lâcher prise que vous n'escomptiez pas, d'une compréhension de ce qui vous pesait jusqu'ici ou de ce que vous refusiez de voir. Le simple fait de comprendre créera un déclic et vous procurera une sensation de grand soulagement. Non, vous n"êtes ni bizarre ni déprimé "pour rien", non, vous n'êtes pas incapable ou "nul", vous êtes juste un humain qui a besoin de s'arrêter, de se laisser du temps pour repartir ou reprendre son chemin. Vous n'êtes que la somme de votre histoire et aussi complexe ou difficile soit elle, vous avez le droit d'être par moment découragé(e) et de vous laisser du temps pour observer cette image, de tourner la page et d'écrire une nouvelle page du livre de votre histoire. Chacun passe par ces étapes difficiles et ses épreuves. Certains ont la chance que cela passe plus vite, certains sont entourés, pour d'autres c'est plus long, le chemin est plus escarpé. Cela importe peu, l'essentiel est que le temps nécessaire soit pris car il n'y a qu'en acceptant ce vide, que le renouveau pourra prendre place. C'est en acceptant ce passage à vide que vous pourrez renaître tel un phoenix.







 
 
 

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